Les réflexes archaïques

Qu'est ce qu'un réflexe ?

Par définition, un réflexe est une réaction automatique, involontaire et immédiate. Elle est crée par un stimulus, qui va engendrer une réponse motrice grâce à l’arc reflexe. Ce dernier est un circuit neuronal correspondant au trajet de l’influx nerveux partant du lieu du stimulus au lieu de la réaction. 

Les réflexes archaïques

Au début de sa vie, le bébé possède uniquement des réactions involontaires, c’est petit à petit que ses gestes deviennent de plus en plus volontaires, à mesure que son cerveau se développe. Vers 3 ou 4 mois, les réflexes primitifs se transforment peu à peu en mouvements volontaires.

Les réflexes archaïques ou réflexes primitifs sont des mouvements automatiques et involontaires réalisés à la suite d’une stimulation sensorielle ou motrice.

Ces réflexes commencent à apparaître quelques semaines après la conception pour certains,  plus tard durant la grossesse pour d’autres, et enfin à la naissance ou dans les premiers mois de vie pour certains. Ces réflexes sont le signe que le système nerveux du nourrisson fonctionne bien. Le principal rôle de ces réflexes est d’assurer leur survie (réflexe de nourriture (succion,..) réflexe de déplacement (pour se déplacer jusqu’au sein), réflexe de protection (parachute), réflexe de communication (cherche des yeux sa mère ou sa figure d’attachement pour communiquer son désarroi) et le réflexe de s’organiser face à la gravité. Nous développerons certains réflexes un peu plus tard.

Ces mouvements sont essentiels au développement neuro-sensoriel et moteur de l’individu.

Non intégrés, certains réflexes peuvent provoquer des difficultés dans le quotidien de l’enfant puis de l’adulte qu’il va devenir (enroule ses pieds autour de sa chaise à l’école, met un pied sous ses fesses lorsqu’il s’assoit, écrit couché sur son bras opposé, mauvaise pression et tenue du stylo, mais aussi maladresse, timidité excessive, difficultés à s’affirmer, difficultés de concentration (TDAH, TDA), difficulté pour tracer des 8, écriture la feuille tournée à 90° etc…

Les principaux réflexes du nouveau-né et les conséquences possibles de leur non intégration :

  • Réflexe de Moro : Emerge lors de la 8e semaine in-utéro. Lorsqu’un mouvement soudain, un bruit fort se produit ou quand le bébé a le sentiment de tomber dans le vide, il écarte les jambes, les bras et les doigts en croix avant de les ramener serrés contre son corps en pleurant. Il s’agit d’un réflexe de survie.
    Intégration théorique: 4 mois
    Lorsqu’il n’est pas intégré :
    – Conséquences sensorielles : Sursaut au moindre bruit, hypersensibilité à la lumière, à certains bruits, tendance à loucher, mal des transports, équilibre instable, hypersensibilité tactile
    -Conséquences émotionnelles : Repli sur soi, manque de confiance en ses pairs, faible sécurité intérieure pouvant entraîner des accès de colère, un besoin de contrôle, de dominance, mauvais joueur, abandon lors d’un échec, difficultés à accepter les changements, difficultés à nager sur le dos ou à faire des roulades arrières.
  • Réflexe de Babinski : se développe après la naissance et reste actif jusqu’à 1 à 2 ans. Lorsque l’on stimule le bord externe du pied, les doigts de pieds s’ouvrent en éventail. Ce réflexe prépare la marche en coordonnant les muscles du pied et donc l’évolution motrice.
    En cas de mauvaise intégration :
    -Pied plat, marche vers l’intérieur/l’extérieur des pieds
    -Entorses fréquentes (articulations souples)
    -Marche sur la pointe des pieds
  • Réflexe d’agrippement palmaire (grasping): Emerge à la 10e semaine de vie in-utéro et s’intègre progressivement durant la 1ère année de vie. Le nourrisson serre très fort tout ce qui est placé dans sa main. A l’origine, ce réflexe aurait permis aux bébés de s’agripper rapidement à leur mère pour fuir un danger. Une fois ce réflexe intégré, l’enfant peut contrôler le mouvement de ses doigts lorsqu’il tient un objet.
    En cas de mauvaise intégration :
    -L’enfant tient mal son stylo (pression pas assez forte ou trop forte, l’enfant perce sa feuille)
    -Etre maladroit (laisser tomber des objets)
    -Difficultés d’articulation, bégaye.
  • Le réflexe tonique asymétrique du cou: Emerge vers la 18e semaine de vie in-utéro et devrait être intégré vers 6 mois. Lorsque le bébé tourne la tête d’un côté, les membres de ce même côté s’allongent tandis que les membres du côté opposé se plient. Ce réflexe peut le préparer à atteindre des objets et les prendre dans sa main. C’est également le signe d’un bon tonus musculaire.
    En cas de mauvaise intégration :
    -difficultés de coordination oeil-main (écriture, lecture)
    -écriture cahier tourné à 90°
    -Maladresse
    -Apprentissage du vélo compliqué (lorsque la tête tourne d’un côté le bras du même côté s’étend et fait chuter l’enfant)
    -Difficultés de mémorisation
    -Langage pauvre
    -Troubles de la concentration, apprentissage de la lecture difficile
    -Ce réflexe persistant se retrouve souvent chez les enfants dyslexiques
  • Le réflexe spinal de galant: Emerge vers la 20e semaine de grossesse et devrait être intégré vers 9 mois. Ce réflexe permet au foetus de positionner sa tête vers le bas lors de la naissance. Lorsque l’on exerce une stimulation le long de la colonne vers le bas, le corps s’incline en arc de cercle, les épaules se rapprochent des hanches. Il joue un rôle important dans le développement de l’équilibre.  
    En cas de mauvaise intégration : 
    -Enfant sans cesse agité
    -Ne supporte pas les étiquettes des vêtements 
    -Difficultés à s’endormir sur le dos, problèmes de dos
    -Enurésie après 5 ans
    -Difficultés de concentration
    -Fatigabilité
  • Lé réflexe Tonique Symétrique du cou : Emerge entre 6 et 9 mois, s’intègre entre 9 et 11 mois. Si la tête se lève, les bras s’étendent, les jambes se fléchissent. Si la tête se baisse, les bras fléchissent, les jambes s’étendent. Il est important pour le 4 pattes. Les bébés l’intègrent en faisant rebondir leurs fesses sur leurs talons. 
    En cas de mauvaise intégration : 
    -Pas de quatre pattes, bébé se déplace sur les fesses ou reste assis jusqu’à ce qu’il se lève et marche. 
    -Se couche ou s’avachit sur la table
    -S’assoit sur ses jambes, enroule ses jambes autour de la chaise
    – L’enfant s’assoit en W (cf article)
    -Faiblesse dans les bras (difficulté à se suspendre des bras, nager)
  • Le réflexe tonique labyrinthique : Emerge au 3e mois de grossesse.   Lorsque la tête est penchée en avant, le corps se replie en flexion et lorsque la tête part en arrière tout le corps se met en extension. Ce réflexe aide à l’équilibre et au positionnement du foetus en vue de l’accouchement. Le réflexe vers l’avant s’intègre vers 3-4 mois, celui de l’arrière vers 3 ans. 
    En cas de mauvaise intégration :
    -Troubles du tonus musculaire (avachi)
    -Difficulté à rester assis sans gigoter
    -Problèmes de coordination des mouvements
    -Marche sur la pointe des pieds
    -Problèmes d’équilibres, chutes
    -Troubles lecture
    -Difficulté à se repérer dans l’espace ou en mathématiques
  • Réflexe du parachute : Emerge à la 28e semaine de grossesse et devrait s’intégrer vers 6 mois. Lorsque l’on porte un bébé à la verticale face à une surface plane il tend les bras vers l’avant pour se protéger.
    En cas de mauvaise intégration :
    -Suit les décisions des autres, à du mal à fixer des limites
    -Ne dit pas ce qu’il pense par peur de blesser
    -S’isole, difficultés relationnelles
    -Difficultés à se repérer dans l’espace ou sur une carte

/!\ Cet article n’est qu’une piste à explorer et ne peut s’appliquer de manière universelle à tous les enfants. Il existe une multitude d’autres réflexes archaïques.
En cas de doute n’hésitez pas à vous rapprocher des professionnels formés en réflexes archaïques qui sauront vous donner des réponses plus approfondies sur le sujet. N’hésitez pas à me contacter pour que je vous oriente vers un professionnel.

Après avoir vu les différents réflexes archaïques et les conséquences de leur non-intégration, voici un pdf de Paul Landon détaillé avec différents exercices que vous pouvez mettre en place avec votre enfant si vous l’avez reconnu dans certains faits évoqués plus haut.

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